Zoom sur le théorbe, un instrument encore peu connu !

théorbe en peinture

Bien qu’il ressemble à un luth, le théorbe est un instrument de musique à part entière, aujourd’hui encore assez méconnu du grand public. Cependant, il faut savoir que tout au long du XVIIIᵉ siècle, on l’a utilisé pour faire les basses et pour accompagner le chant, dans des œuvres aussi emblématiques que celles de Visée, Weiss, Piccinini ou encore Bach. Afin de comprendre pourquoi nous en savons si peu au sujet de cet instrument pourtant sollicité par de grands artistes, il convient de se pencher plus minutieusement sur son histoire !

Un instrument imposant qui a disparu pendant plusieurs siècles

Créé à la fin du XVIᵉ siècle, le théorbe est un instrument à cordes pincées venu tout droit d’Italie, qui s’apparente à un immense luth : avec son manche extrêmement long, il peut dépasser les deux mètres. Très impressionnant, cet instrument se distingue aussi par son côté plutôt technique : on différencie le grand jeu du petit jeu. Très concrètement, les instrumentistes doivent à la fois utiliser un jeu de cordes de luth (le petit jeu) et un deuxième jeu constitué de cordes simples (le grand jeu). L’accordement de l’ensemble nécessite l’emploi d’un deuxième cheviller, sachant que les cordes du grand jeu sont à vide.

Les musiciens qui ont utilisé le théorbe dans leurs compositions étaient pour la plupart des théorbistes. C’est le cas de Nicolas Hotman, de Johannes Hieronymus Kapsberger, d’Alessandro Piccinini ou encore de Robert de Visée et même de François Pinel, qui était musicien à la très prestigieuse Cour de Louis XIV.

Bien qu’il ait été sollicité assez fréquemment au XVIIIᵉ siècle, le théorbe a fini par disparaître de la circulation, notamment en raison de ses dimensions particulièrement imposantes. Pourtant, aujourd’hui, il revient timidement sur le devant de la scène : depuis le XXᵉ siècle, certains artistes cherchant à réinterpréter des musiques anciennes de manière authentique s’attachent à récupérer tous les instruments de l’époque, théorbe inclus !

Comment jouer correctement du théorbe ?

Il ne suffit pas d’avoir des bases dans les instruments à cordes et de prendre des cours de guitare à domicile pour maîtriser le théorbe sur la plateforme Allegromusique. En effet, devant la complexité de la tâche, vous avez tout intérêt à demander plutôt des cours de théorbe, afin de comprendre toutes les subtilités de ce grand luth. Il n’est pas forcément facile de trouver des professeurs pour un instrument si atypique, mais vous pouvez toujours vous renseigner près de chez vous et sur Internet.

Il faut savoir qu’habituellement, on manipule en priorité le petit jeu de théorbe, qui contient six cordes doubles ou simples, nouées sur le premier cheviller au-dessus de la touche. Il est important de ne pas inverser les deux jeux de cordes, car vous devez pouvoir modifier la hauteur des sons du petit jeu aisément avec votre main gauche.

À ce petit jeu s’ajoute un grand jeu permettant de se placer sur les registres plus graves, avec huit cordes en boyau. Celles-ci doivent être attachées au deuxième cheviller. Puisqu’elles ne passent pas sur la partie supérieure à la touche, elles présentent la particularité de se jouer à vide. Elles offrent l’opportunité de jouer sur la richesse sonore ainsi que sur les vibrations, parce que leur timbre est bien développé.

Le théorbe à la conquête de la musique moderne

Bien qu’il s’agisse définitivement d’un instrument ancien, le théorbe n’arrête pas de séduire les passionnés de musique. Dans l’univers du jazz, récemment, plusieurs instrumentistes ont choisi de sortir cette carte afin de satisfaire leur public. C’est notamment le cas de Rosemary Standley (Moriarty) ou de Michel Godard. En parallèle, Renaud Garcia-Fons (contrebassiste) a enregistré un album avec Claire Antonini, luthiste et théorbiste. On peut aussi citer Elizabeth Kenny, une théorbiste qui a sorti son propre disque de théorbe, dans lequel elle a interprété des pièces issues de compositeurs contemporains.

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